Prix du fioul en septembre, à quoi faut-il s’attendre ?

​Ces dernières semaines nous vous rapportions une tendance à la baisse sur les prix du fioul en France. Mais l'instabilité politique et les mouvements de blocage annoncés en ce début de mois de septembre font craindre une hausse des prix, qu'en est-il réellement ?

Les indicateurs disponibles convergent vers un prix moyen national autour de 1 090 € / 1 000 L au 8 septembre, après une fin août orientée à la baisse puis un petit rebond technique en tout début de mois. Sur une base hebdomadaire, on observe +10 € vs 1 semaine et –7 € vs 1 mois ; en glissement annuel, la moyenne reste plus basse d’environ 45 €. Ces repères confirment une accalmie relative par rapport aux pics observés ces dernières saisons.

Côté dynamique intra-semaine, la première semaine de septembre a vu un glissement de 1 085 € à 1 097 € pour 1 000 L, puis une stabilisation est anticipée sur la semaine du 8 septembre, sous l’effet d’un marché pétrolier hésitant.

Le catalyseur des derniers jours tient à la décision de l’OPEP+ d’augmenter sa production de 137 000 barils/jour en octobre 2025. Cet allègement des coupes nourrit une pression baissière sur les cours du Brent/WTI si la demande n’accélère pas brutalement — ce qui, toutes choses égales par ailleurs, a tendance à limiter le prix du fioul en France. Les maisons d’analyse évoquent d’ailleurs un risque d’excédent à court terme.

Le fioul domestique est un produit raffiné indexé indirectement sur le pétrole et le taux de change (USD/EUR), auquel s’ajoutent coûts de raffinage, marges de distribution, coûts de transport local et taxes. À court terme, ce sont surtout la volatilité du brut et la fluidité logistique qui font la météo des tarifs, les taxes jouant un rôle structurel (peu de mouvements au jour le jour).

Les différentiels régionaux restent marqués : les moyennes départementales/ régionales varient de quelques dizaines d’euros pour 1 000 L selon coûts d’approche, concurrence locale et planning de livraison. Début septembre, plusieurs régions de l’Ouest et de l’Île-de-France affichaient des niveaux proches de 1 083–1 110 € / 1 000 L, avec des tendances mixtes (hausse légère ou baisse selon la zone).

Historiquement, septembre se situe entre la fin de la demande estivale et la remontée automnale liée au rafraîchissement. Les comportements d’achat s’étagent :

• Rentrée – mi-septembre : achats de « rappel » (500–1 000 L) par anticipation, tant que les prix paraissent sages.
• Fin septembre – octobre : accélération des commandes si les températures chutent, ce qui peut resserrer ponctuellement l’offre logistique (créneaux de livraison).
• Hiver : demande soutenue, avec une sensibilité accrue aux épisodes froids et aux tensions sur le brut.

Cette saisonnalité explique que, même si le baril envoie en ce moment un signal plutôt modérateur, une hausse de la demande fin septembre peut recréer de petites tensions locales (délais, primes logistiques, files d’attente de créneaux).

La mobilisation « Bloquons tout » annoncée pour le mercredi 10 septembre 2025 prévoit des centaines d’actions sur le territoire, avec des blocages ciblés et une mobilisation sécuritaire renforcée. Pour notre secteur, l’élément-clé est l’appel à la grève dans plusieurs raffineries. Même si l’ampleur réelle reste incertaine, ce type d’action peut perturber la chaîne d’approvisionnement en produits raffinés (fioul domestique compris) et ralentir ponctuellement livraisons et chargements, surtout autour des bassins concernés.

Concrètement, à quoi s’attendre ?

• Délais : allongement possible de quelques jours sur certains créneaux si des dépôts, accès routiers ou plateformes logistiques sont perturbés.
• Prix : apparition de primes locales (surcoûts logistiques, réaffectation des tournées) si le blocage est intense et durable dans une zone donnée.
• Hétérogénéité régionale : les zones non touchées peuvent rester stables ; les zones touchées voir des effets transitoires sur le tarif du fioul.

À ce stade, le scénario central reste celui d’un impact ponctuel et localisé, l’issue dépendant de la durée et de la dispersion des actions. Les pouvoirs publics anticipent des « actions coup de poing », mais pas nécessairement une paralysie longue du pays.

Stabilité (scénario central)

Si les actions du 10 septembre s’étiolent rapidement et que l’OPEP+ maintient son cap de remontée graduelle de l’offre, le baril pourrait osciller dans une fourchette basse à neutre, favorisant des prix du fioul stables avec micro-variations régionales.

Léger reflux

En cas d’offre mondiale perçue comme surabondante (stockages qui se remplissent, dollar moins ferme) et d’une demande européenne encore modérée avant les premiers froids, on pourrait voir une érosion de quelques euros/1 000 L à court terme. Les notes de marché récentes évoquent justement un risque de sur-offre en entrée d’automne.

Tension temporaire

Si les blocages s’étendent à des noeuds logistiques (ports, dépôts, axes routiers) plusieurs jours, certaines zones pourraient connaître des délais et primes locales. Un choc géopolitique (raffineries attaquées, resserrement exportateur) resterait aussi un facteur de hausse.

Quel est le prix du fioul aujourd’hui ?

Au 8 septembre 2025, la moyenne nationale s’établit autour de 1 090 € / 1 000 L (≈ 1,09 €/L), avec des écarts régionaux de l’ordre de ±20–30 € selon les zones et la logistique.

Les prix vont-ils monter après la rentrée ?

Le scénario central reste une stabilité à court terme, l’OPEP+ orientant plutôt le brut vers une pression modérée. Des à-coups restent possibles (blocages, météo, géopolitique).

Le mouvement de blocage du 10 septembre va-t-il faire flamber les prix du fioul ?

Pas mécaniquement. En revanche, des retards et petites primes locales sont possibles si raffineries/dépôts ou axes sont bloqués dans votre région plusieurs jours.

Pourquoi les prix diffèrent-ils d’une région à l’autre ?

Le tarif du fioul dépend des coûts d’approche (distance, dépôt), de la concurrence locale et des créneaux de livraison. Les moyennes régionales publiées chaque semaine en rendent compte.

​Faut-il commander 1 000 L d’un coup ?

Si vous avez de la marge logistique, un complément partiel (500–1 000 L) peut lisser le risque prix tout en sécurisant le début de saison. En période d’incertitude, fractionner est souvent plus prudent.